Début 2014, Bolloré inaugurait pour la troisième fois sa technologie BlueCar, des voitures électriques nommées BlueCub disponibles en libre-service. Après Paris et Lyon, c’était au tour de Bordeaux et de ses environs de se doter du véhicule électrique de Bolloré.
Plus de quarante stations de rechargement pour la voiture électrique BlueCub ont donc poussé à Bordeaux et dans quelques-unes des communes limitrophes. Si les habitants des agglomérations alentours, non desservies par les bornes de la voiture, peuvent pester, comme à Bouliac, Tresses ou encore à Floirac, on trouve toujours un peu de « bon dans le mauvais ».
En effet, ils peuvent se consoler en se disant que cela évitera des véhicules supplémentaires sur la route et donc moins d’imprudences, moins de stage de récupération de points Floirac … et moins de pollution.
Ah non ! Mais où avions-nous la tête ?! Les véhicules électriques sont écologiques… c’est en tout cas ce qu’on aimerait bien nous faire croire…
La voiture électrique écologique, ça n’existe pas !
Quelques mois après l’inauguration des autos électriques BlueCub à Bordeaux, le groupe Bolloré a été assigné devant le Jury de déontologie publicitaire par l’Observatoire du Nucléaire, une association girondine.
En effet, son président, Stéphane Lhomme, reproche à la voiture électrique d’utiliser le terme « écologique » dans ses publicités alors qu’un véhicule motorisé, même avec un moteur à hydrogène, n’est jamais écologique et ce pour plusieurs raisons :
- La construction d’une voiture requiert l’extraction de matériaux et l’utilisation de matières premières ; des actions aillant forcément un impact sur l’environnement
- Certaines parties du véhicule, les pneus et les batteries par exemple, sont composées d’éléments très polluants mettant des centaines d’années à être dégradés par la nature
- Au terme de sa vie, tout véhicule représente une grande quantité de déchets
- L’énergie utilisée, l’électricité, tout comme le pétrole, est une ressource polluante
En outre, l’électricité fournie par EDF pour la recharge des voitures BlueCub de Bolloré provient à 80% du nucléaire. Le véhicule propre de Bordeaux contribue donc à augmenter la quantité de déchets nucléaires sur la planète.
Mauvaise pub pour Bolloré
Le Jury de déontologie publicitaire, dépendant de l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP), a reconnu que la communication de Bolloré et de sa voiture électrique pouvait porter à confusion pour le consommateur.
Le site, ainsi que tous les autres moyens de communication de la voiture électrique BlueCub, ont donc été contraints d’enlever le terme « écologique » de leurs campagnes.
Cependant, le responsable de communication de BlueCub a confié à Rue89 Bordeaux qu’ils attendaient la signature d’une certification « énergie renouvelable » avec EDF.
Cette mention garantirait que l’électricité rechargeant les voitures n’est pas d’origine thermique ou nucléaire, comme cela a déjà été obtenu à Paris et à Lyon avec l’Autolib’ et la Bluely. C’est à se demander si le groupe Bolloré ne savait pas déjà que sa communication sur la voiture électrique BlueCub était erronée…
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